bretagne spirituelle
La bretagne : il faut savoir retirer la spiritualité de cette terre,en accord si merveilleux avec son réalisme solide,presque cru,cet équilibre de forces prétendument antagonistes qui opère sur l'être.On prend alors le sens de l'éternel.
peut être sommes nous tous des légendes,certains des débuts,d'autres des fins...chacun parcourant son monde,son histoire sur le coeur,attendant qu'enfin quelqu'un nous ouvre le sien.Peut être ne sommes nous que des nuées d'histoires inventées par un magicien farceur.
lorsque la nuit descend
et que la lune se lève
dans mon coeur d'enfant
je fais le plus beau des rêves
je vous donne un nouveau pays
où le ciel serait bleu
plus doux serait la nuit
je vous ai fait un bouquet d'étoiles
qui embellira votre toit
pour que dans la nuit sans voile
vous chantiez près d'une fée de joie
je vous ai donné un morceau de lune
pour éclairer votre horizon
j'ai demandé au vent de la dune
de vous porter mes chansons
il ya une rivière
dont l'eau pure et claire
coule lentement vers la mer
comme une douce prière
je voulais vous donner un pays
je ne l'ai pas trouvé
je mes suis réveilé dans mon lit sans doute avais- je rêvé
ce pays c'est le mien
c'est aussi le votre
il nous appartient
ce sera toujours le notre
dans la douceur de la brise
je marcherai sur la grève
sous les étoiles qui me grisent
pour ne pas briser mon rêve
ALBAN MARTEL "Les sept îles"
MAX JACOB
le ciel a pour la mer des regards qui bénissent
le soleil pour la mer est un bateau qui glisse
chaque lame a son or,chaque écume a sa nuit
le flot donne un mot d'ordre à la vague qui suit
le soleil abandonne un flot qui se brise sur le sable
aux endroits où la mer se dérobe
retenant d'un seul flot cent cercles irrisés
tout plat comme un miroir
et vert comme une robe
JOSE M DE HEREDIA
les ajoncs éclatants ,parure du granit
dorent l'âpre sommet que le couchant allume
au loin brillante encore par sa barre d'écume
la mer sans fin,commence où la terre finit
à mes pieds c'est la nuit,le silence .
Le nid se tait.
L'homme est rentré sous le chaume qui fume
seul l'angélus du soir,ébranlé dans la brume
à la vaste rumeur de l'oéan s'unit
alors comme au fond d'un abîme ,des traînes
des landes,des ravins,montent des voix lointaines
de pâtres attardés ramenant le bétail
l'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre
et le soleil mourant sur un ciel riche et sombre
ferme les branches d'or de son rouge éventail
L'HOMME ET LA MER (Charles Baudelaire)
Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir, tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. |
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur, Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. |
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ; O mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! |
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié, ni remords, Tellement vous aimez le carnage et la mort, O lutteurs éternels, ô frères implacables ! |